Gynécologie & intimité féminine

Le syndrome du choc toxique (SCT)

Le syndrome du choc toxique (SCT) : qu’est-ce que c’est ?

Notre flore vaginale est essentiellement composée de micro-organismes qui permettent le bon fonctionnement de notre corps. Cependant, elle peut aussi abriter des bactéries qui peuvent causer des infections à la suite d’un déséquilibre. C’est le cas des staphylocoques dorés qui ne posent généralement pas de problème mais qui peuvent, dans certaines conditions, entraîner un syndrome du choc toxique (SCT). Le SCT est une infection rare mais très grave qui survient au cours des règles lorsqu’on utilise des dispositifs intravaginaux tels que des tampons ou des coupes menstruelles et aujourd’hui. On compte environ 100 cas de SCT par an en France.

En effet, lors de l’utilisation de ces protections, le sang des menstruations stagne et contient des nutriments adéquats pour permettre la multiplication de staphylocoques dorés. Le vagin devient alors un bon incubateur pour permettre le développement et la multiplication de cette bactérie (37°C).

La virulence du staphylocoque doré est liée à la production d’une toxine du choc toxique staphylococcique (TSST-1). Cette toxine se diffuse dans l’organisme via la circulation sanguine et peut s’attaquer à nos organes. Néanmoins, le staphylocoque doré n’est pas dangereux dans la plupart des cas et est présent naturellement chez 15 à 40 % de la population, ce qui suggère que d’autres facteurs interviennent dans le développement du SCT. De plus, environ 30 % des femmes hébergent des staphylocoques dorés au niveau vaginal et seuls 13 à 20 % des staphylocoques dorés possèdent le gène codant la toxine TSST-1. Ainsi, l’incidence de portage vaginal de staphylocoques dorés producteurs de TSST-1 est compris entre 1 et 4 % dans la population générale. Le SCT n’est pas contagieux car il se contracte au contact des toxines libérées par les bactéries et ne se transmet donc pas d’une personne à une autre.

De plus, une étude récemment réalisée par des chercheurs du Centre International de Recherche en Infectiologie et du Centre National de Référence des Staphylocoques de Lyon a montré que le risque de SCT est multiplié par deux lorsqu’un tampon est porté plus de six heures et multiplié par trois quand le tampon est porté toute la nuit. C’est pourquoi il est important de changer régulièrement sa protection périodique interne et d’éviter d’en porter la nuit !

Quels sont les symptômes du SCT ?

Les symptômes du SCT rappellent ceux de la grippe ou de la gastro-entérite : fièvre soudaine (38,9°C ou plus), maux de gorge, douleurs musculaires, vomissements, diarrhée, sensation de malaise avec maux de têtes et éruption cutanée ressemblant à un coup de soleil. Il faut alors immédiatement enlever le dispositif vaginal et consulter un professionnel de santé en urgence. Dans les cas les plus extrêmes, le choc toxique peut entraîner une défaillance des organes, un coma voire le décès. En effet, dans plus de 80% des cas, une prise en charge en unité de soins intensifs est nécessaire.

Existe-t-il des signes avant-coureurs du SCT ?

A la suite de témoignages de patientes indiquant avoir souffert de symptômes, le Centre National de Référence des Staphylocoques de Lyon a débuté une étude en 2021 pour « identifier chez les femmes âgées de 13 à 30 ans des symptômes cliniques précoces annonciateurs de la survenue de choc toxique staphylococcique menstruel en comparant les symptômes ressentis pendant les règles les jours précédant la survenue du choc toxique menstruel et au cours des règles précédentes. Cette étude est réalisée chez des patientes ayant développé un choc toxinique menstruel (cas) et chez des femmes sans antécédent de chocs toxiniques menstruels (témoins) ». Ces symptômes précurseurs se nomment symptômes prodromiques.

Cette étude vise aussi à chercher un lien entre le type de symptômes ressentis et :

  • la symptomatologie observée pendant les cycles précédents.
  • la présentation clinico-biologique du choc.
  • les caractéristiques de la souche de staphylocoque doré responsable du choc.

Cette analyse se déroule sur cinq ans et l’identification des symptômes prodromiques pourrait permettre une prise en charge plus anticipée du SCT et donc la réduction des complications, voire du nombre de décès.

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