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Le 8 Mars : Journée Internationale des Droits de la Femme

Depuis des décennies,  le sujet de la place de la femme dans la société est un combat constant. Car oui, nous les femmes, nous devons nous faire entendre pour accéder à nos libertés et nos droits. Bien sûr de nombreuses femmes ont porté et portent ces combats jusqu’à ce que les choses changent. 

Que ce soit dans les domaines politique, sportif, professionnel et dans l’intimité, voici le portrait de 4 femmes ayant marqué l’histoire des droits de la femme. 

Emmeline Pankhurst (1858–1928) ayant contribué au droit de vote des femmes britanniques.

Emmeline Pankhurst a été une politicienne britannique très engagée dans la lutte des droits des femmes. 

En 1903 elle fonda la Women’s Social and Political Union (WSPU), une association visant à lutter pour les droits des femmes dans la société en Angleterre. Uniquement composé de femmes, ce groupe de militantes est passé de pacifique à activiste. 

En effet, en 1905 le projet de loi sur le droit de vote des femmes fut rejeté. Elles ont manifesté devant le parlement britannique en détruisant des biens publics comme geste de revendication, qui fut très médiatisé. Les journaux les nommèrent alors les “suffragettes”.

Ces actes de militantismes conduisent Emmeline Pankhurst à l’emprisonnement à plusieurs reprises. (Rollyson, 2003).

A la fin de la première guerre mondiale, Emmeline a commencé à être considérée non plus comme une militante feministe mais comme une alliée du gouvernement. C’est alors qu’en 1918, les femmes de plus de 30 ans ont obtenu le droit de vote. Une belle avancée pour cette combattante mais qui ne procure pas le droit à toutes les anglaises. 

Sa lutte acharnée avec les Suffragettes a contribué en 1928 au droit de vote de toutes les femmes Britanniques.

Distinctions  

1999 : le Time magazine reconnaît Madame Pankhurst comme faisant partie de l’une des 100 personnalités les plus influentes du XXème siècle en affirmant qu’ “elle a façonné la vision des femmes de notre époque”.

Kathrine Switzer (née en 1947) ayant contribué à l’acceptation des femmes dans les compétitions sportives.

Kathrine Switzer étudiait le journalisme à l’université de Syracus ou elle s’entraînait au cross-country avec les hommes (quand aucune équipe féminine n’existait).

En 1966 elle prit connaissance de l’exploit de Roberta Bobbi Gibb ayant couru le Marathon de Boston en 3 heures et 21 minutes, sans inscription. Elle demande alors à son entraîneur Arnie Briggs de l’aider à s’inscrire à ce même Marathon. 

Au début il refuse à cause des préjugés de l’époque qui estimaient que les femmes n’avaient pas assez d’endurance pour courir, que cela pourrait faire tomber leur utérus ou les masculiniserait. Après réflexion il lui propose de l’aider à la seule condition qu’elle se montre capable de courir cette distance à l’entraînement et si l’inscription d’une femme n’est pas interdite par le règlement de la course. 

Après avoir fait largement ses preuves à l’entraînement, elle réussit alors à s’enregistrer au Marathon de Boston avec ses initiales « K. V. » (Kathrine Virginia) Switzer. 

C’est alors qu’en 1967 elle participe au Marathon de Boston avec le dossard 261. Elle se fait remarquer au 6ème km par Jock Semple qui tente de lui arracher son dossard et de l’arrêter dans sa course, en vain ! Les photos de cet incident font les gros titres dans le monde entier. Elle termine sa course en 4 heures et 20 minutes.

Cependant à la fin du Marathon elle se voit disqualifiée et suspendue par la Fédération Américaine d’Athlétisme, qui interdit les femmes de courir sur la route. 

Switzer milite pour que l’association d’athlétisme de Boston pour permettre aux femmes de participer au marathon et pour qu’un marathon féminin figure au programme des Jeux olympiques. 

C’est en 1972 que le Marathon de Boston ouvre officiellement les inscriptions aux femmes. Tandis que le premier marathon féminin olympique a lieu en 1984. 

Tout au long de sa vie Kathrine lutte pour permettre aux femmes de courir dans différents endroits du monde.

Distinctions  

2018 : inscrite au National Women’s Hall of Fame, pour avoir introduit une révolution sociale en encourageant la reconnaissance de la force des femmes à travers la course. 

2019 :  la municipalité de Dunkerque lui rend hommage en donnant son nom au nouveau stade d’athlétisme.

Simone Veil (1927-2017) ayant défendu le célèbre projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Issue d’une famille juive, Simone Veil est née en 1927. En 1944, elle se fait arrêter avec sa famille par la Gestapo. Elle est alors transférée dans des camps de concentration dont Auschwitz et Bergen-Belsen. Ses deux sœurs et elles sont les seules survivantes.

Elle étudie le droit après la guerre et entre dans la Magistrature. En 1974, elle devient ministre de la santé jusqu’en 1979. Faisant face à de nombreuses menaces et intimidations, elle mène un combat important et prend l’initiative de mettre en place le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), dépénalisant l’avortement. 

La « loi Veil » est votée en janvier 1975, date clef dans l’Histoire des droits des femmes.


Aussi, nous devons le remboursement de la pilule contraceptive à cette combattante qu’est Simone Veil. 

Ce projet mené par Simone Veil vise à libéraliser l’accès à la pilule contraceptive via son remboursement par la Sécurité sociale.
Cette loi fut adoptée par l’Assemblée et marqua non seulement la normalisation de la pilule contraceptive, mais surtout sa généralisation.  

Le remboursement de la pilule contraceptive permet l’accès aux classes les plus populaires. 

Simone Veil fait de l’utilisation de la pilule contraceptive une pratique médicale commune. Selon elle, « Ce qu’il faut, c’est faire entrer la contraception dans le droit commun, la dédramatiser, en faire un acte médical comme un autre. »

Rescapée d’Auschwitz, ancienne présidente du Parlement européen,  ardente féministe, elle a fait voter la loi sur l’interruption volontaire de grossesse et a contribué à l’émancipation des femmes françaises. 

Distinctions :

1987 : Prix d’honneur de la fondation Johanna Lowenherz

1993 : Médaille d’or du B’nai B’rith

2005 : Prix Prince des Asturies Coopération internationale 

2010 : Elle reçoit le prix Heinrich Heine

2012 : Grand-croix de la Légion d’honneur

2012 : Médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales

2018 : Prix des Savoirs pour le recueil de ses discours “Mes combats” 

Yvette Roudy (née en 1929) ayant contribué à la loi portant sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. 

Au début des années 60 Yvette Roudy adhère au Mouvement Démocratique Féminin (MDF), avant de soutenir sa candidature au Parti socialiste de François Mitterrand pour l’élection présidentielle de 1965.

En 1979, elle est élue députée européenne et devient en 1981 la première ministre des Droits de la femme jusqu’en 1986. 

En tant que ministre, on lui doit le remboursement de l’IVG par la Sécurité Sociale ainsi que la loi portant sur l‘égalité professionnelle entre les hommes et les femmes entrée en vigueur en 1983.

C’est elle qui officialise la journée Journée internationale des luttes des femmes le 8 mars 1982.

Dans les années 90, elle milite pour la parité en politique puis s’engage aux côtés de Ségolène Royal pour l’élection présidentielle de 2007. 

Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur le féminisme comme :

  • La Femme en marge (1982)
  • Mais de quoi ont-ils peur ? (1995)
  • Un vent de misogynie souffle sur la politique (1995).

Et selon vous, quelle figure féminine incarne aujourd’hui une combattante dans la lutte pour les droits des femmes ? 

Sources  : 

Marina Warner, « Emmeline Pankhurst – Time 100 People of the Century », Time Magazine, 14 juin 1974

Rollyson, Carl (2003) « A conservative revolutionary : Emmeline Pankhurst (1857-1928) »

Pressbooks, Citoyennes, Valérie, Chamula Pellerin “EMMELINE PANKHURST, GRANDE-BRETAGNE (1858–1928)”

Assia Hamdi,  « Marathon de Boston. 50 ans après, Kathrine Switzer raconte » [archive], sur Ouest-France.fr, 18 avril 2017.

Wikipedia, Kathrine Switzer

France Culture, Mychèle Daniau “Biographie de Simone Veil”

Lepoint culture, Anna Breteau (2017), “Les 7 dates-clés de la contraception en France”

Le monde, 2010, “Simone Veil récompensée en Allemagne pour son œuvre politique et culturelle”

Wikipédia, Simone Veil

France Culture, Eric Feferberg “Yvette Roudy”

8mars.info, “Yvette roudy”

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